Croix Rouge Béninoise et Premiers Secours à Base Communautaire

Le Comité Local Abomey-Calavi a organisé un stage pratique de formation aux Premiers Secours à Base Communautaire. Ladite formation s’est tenue à son nouveau siège au quartier Tchinangbégbo, Abomey-Calavi durant deux semaines .

Comité Local Croix Rouge Abomey-Calavi : Former pour Sauver

Du lundi 1er au vendredi 12 juillet 2019, la section locale de la Croix Rouge Abomey-Calavi a organisé un stage pratique à l’endroit de la communauté. Portant sur les Premiers Secours à Base Communautaire (PSBC), ladite formation a connu la participation rigoureuse et assidue de quatorze (14) jeunes venus de tout l’arrondissement d’Abomey-Calavi.
Les stagiaires ont reçu des notions théoriques sur la Croix Rouge notamment en ce qui concerne son histoire, son organisation, sa mission, ainsi que les basiques des Premiers Secours. Sur ce dernier point, l’accent a été mis sur les bons gestes face aux accidentsdomestiques, de la circulation, en entreprise, etc. –aux maladies communautaires, sans oublier les rôles du volontaire secouriste en matière de prévention et d’action en cas de catastrophe. Tout ceci a été possible grâce à des ateliers pratiques dans lesquels les notions théoriques sont en même temps appliquées.

Atelier pratique de PSBC
Un secouriste en situation pratique de P.A.S.

Les Premiers Secours, mine d’or pour les praticiens

Selon les stagiaires, cette formation est, en premier lieu, bénéfique pour quiconque y a pris part. Ceci en ce sens que les règles et notions apprises s’appliquent d’abord à soi et ses proches avant de s’étendre à la communauté.
L’objectif visé par le Comité Local Abomey-Calavi est d’avoir au moins un secouriste formé dans chaque ménage de la commune afin d’être encore plus proche de la population à la base. Pour y arriver, le comité local a des branches dans au moins cinq (05) des neuf (09) arrondissements que compte la commune d’Abomey-Calavi. Un stage au moins est organisé chaque année dans ces démembrements. Secouristes aguerris, les formateurs se rendent disponibles pour enseigner les bonnes pratiques à leurs stagiaires mais aussi et surtout à montrer l’exemple.

Atelier pratique
Chauffeur coincé au volant de sa voiture

Croix Rouge Béninoise, du  sérieux dans la pratique de l’aide à la communauté

Les formations de la Croix Rouge sont sanctionnées par un examen national : le Brevet National de Secourisme (BNS). Alliant évaluations continue, théorique et pratique, cet examen est supervisé par un jury national envoyé depuis le siège de la Croix Rouge Béninoise à Porto-Novo. Il a lieu juste à la fin de la formation pour évaluer l’aptitude des stagiaires à intégrer la Croix Rouge et leurs compétences dans la pratique des Premiers Secours à Base Communautaire. Une cérémonie est organisée en fin d’année en l’honneur de tous ceux qui ont passé avec succès le BNS et pour les accueillir officiellement dans la grande famille CRB en tant que secouristes. Mais, pour être déployé sur le terrain en cas de besoin, il faut être volontaire et, surtout, se faire établir sa carte de secouriste.

Délibération BNS
Stagiaires en attente des résultats

Comité Local Abomey-Calavi, un siège pour se rapprocher de la communauté

Rappelons que cette formation en Premiers Secours à Base Communautaire a eu lieu au nouveau siège du Comité Local Abomey-Calavi à Tchinangbégbo, Abomey-Calavi, non loin de la maison du chef quartier. Un deuxième stage de formation y est prévu du 02 au 14 septembre prochain et s’adresse à toute personne d’au moins 16 ans. Des séances de recyclage sont aussi organisées en faveur des anciens secouristes afin de les maintenir à niveau. Intéressé.e par les formations en Premiers Secours à Base Communautaire ou de plus amples informations sur la Croix Rouge Béninoise (CRB), rejoignez -nous dans les commentaires ci-dessous ou les réseaux sociaux .

Comité Local Abomey-Calavi
Siège du Comité Local Abomey-Calavi

 

TUTTI…………….FRATELLI !!!!!!!

Dukpè NOUBADAN pour educsanteafriq

Diabète : 11+1 fausses croyances !

Maladie chronique grave caractérisée par une glycémie (taux de glucose dans le sang ) élevée, le diabète apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline (type 1) ou lorsque l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline produite par le pancréas (type 2).
A cause de la méconnaissance du diabète par la majorité des personnes sous nos cieux, beaucoup de fausses croyances sont véhiculées à son propos. Voici la vérité sur douze de ces fausses idées.

Maladie chronique grave caractérisée par une glycémie (taux de glucose dans le sang ) élevée, le diabète apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline (type 1) ou lorsque l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline produite par le pancréas (type 2).
A cause de la méconnaissance du diabète par la majorité des personnes sous nos cieux, beaucoup de fausses croyances sont véhiculées à son propos. Voici la vérité sur douze de ces fausses idées.

 

Sucre et mesure de la glycémie
Le diabète, une maladie silencieuse mais grave.

 

 

1- Un enfant ne peut pas souffrir de diabète. Faux

Le diabète n’épargne personne, ni adulte ni enfant. Tout le monde est concerné.
Selon l’Atlas du Diabète 2017 de la Fédération Internationale du Diabète (FID), le diabète peut se développer à tout âge mais celui de type 1 apparait le plus souvent à l’enfance ou à l’adolescence.
Dans le monde, environs 78 000 enfants (0 à14 ans) avec un diabète de type 1 sont diagnostiqués chaque année.
Selon l’Annuaire des Statistiques Sanitaires 2014 au Bénin, 2710 enfants de 15 ans et plus étaient concernés par le diabète en 2014.

2- Consommer de l’alcool est bon pour le diabète. Faux

En tant que facteur de risque du diabète et de l’hypertension, l’alcool ne doit pas faire partie de l’alimentation du diabétique. Il en est de même pour le tabac.

Contrôle de la tension artérielle.
L’alcool, facteur de risque du diabète et de l’hypertension artérielle.

3- L’insuline est le seul remède efficace contre le diabète. Faux

Hormone sécrétée de façon continue chez une personne non diabétique par le pancréas, l’insuline régule notamment la glycémie (taux de glucose) dans le sang. Pour le traitement du diabète, l’insulinothérapie (injection d’insuline pour traiter le diabète) n’intervient que dans deux (2) cas :
•De façon obligatoire pour traiter le diabète de type 1 (seul remède pour ce type de diabète)
•Après une certaine évolution de la maladie, lorsque l’insuline n’est plus produite en quantité suffisante par le pancréas malgré les traitements oraux et les mesures hygiéno-diététiques, devient nécessaire au traitement du diabète de type2.

L’insuline n’est donc pas toujours le seul moyen de traitement efficace du diabète. Elle n’est obligatoire que dans le cas du diabète de type 1.

4- L’espérance de vie d’un diabétique mis sous insuline est réduite à 10 ans. Faux

Selon une étude australienne, la durée de vie moyenne des personnes diabétiques serait juste réduite d’à peu près 10 ans par rapport à la moyenne.

5- Le diabète ne peut être diagnostiqué qu’à un stade avancé. Faux

Le diabète est caractérisé par un taux de sucre dans le sang à jeun supérieur ou égal à 1,26 g/L, vérifié à deux reprises. Il est possible de le détecter et le contrôler à l’aide de différents tests avant qu’il ne devienne compliqué .

Nous avons, par ordre de référence:

La glycémie à jeun, une prise de sang pour mesurer le taux de sucre sanguin,

La glycosurie, pour rechercher l’albumine et le sucre dans les urines à l’aide d’une bandelette,

L’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO), uniquement utilisée chez la femme enceinte entre 24 et 28 semaines de grossesse pour détecter le diabète gestationnel

Les glycémies capillaires, prélèvement d’une gouttelette de sang au bout du doigt pour la faire analyser par le glucomètre (appareil interprétant le taux de sucre à un instant T)

Le test à l‘hémoglobine glyquée (HbA1c) aide à surveiller l’évolution du diabète en indiquant le reflet de la glycémie dans le sang sur les trois derniers mois

Outils de contrôle de la glycémie.
Matériel médical pour contrôler la glycémie.

6- Le diabète est contagieux et/ou transmissible. Faux

Le diabète est l’une des maladies dites ‘’non transmissibles’’. Il serait la 4e maladie non transmissible responsable du plus grand nombre de décès dans le monde.

7- Le diabète se complique toujours. Faux

Il est vrai que le diabète est une maladie dont les complications sont multiples et, parfois, très graves. Mais il est possible de les éviter. Pour cela, il faut suivre certaines règles :
Contrôler la glycémie par le respect de son protocole de traitement médical quel que soit le type de diabète en cause.
Viser une pression sanguine la plus proche possible de la normale et contrôler l’hypertension artérielle
Contrôler son taux de cholestérol
Passer les examens médicaux de suivi recommandés par son équipe médicale
Respecter les règles hygiéno-diététiques
Pratiquer une activité physique au quotidien
Eviter le tabac et l’alcool
Boire beaucoup d’eau
Avoir une bonne hygiène des pieds et les examiner tous les jours

Marche vespérale
Activité physique régulière, un bon moyen de prévention et de contrôle du diabète.

8- La prévention du diabète ne concerne que le malade, pas sa famille. Faux

La prévention du diabète, surtout ses complications, est l’affaire de toute la famille pas seulement du diabétique. C’est pour cela que la campagne 2018-2019 de la lutte contre le diabète met l’accent sur le rôle de la famille. Le thème de la Journée mondiale du diabète 2018 est, en effet, ‘’Le diabète et la famille ‘’et son slogan ‘’Le diabète concerne chaque famille ‘’. La campagne 2018 s’articule autour de trois axes :
Découvrir le diabète
Prévenir le diabète
Prendre soin du diabète

9- Le diabète ne coûte rien. Faux

Les dépenses liées au diabète sont énormes et pèsent autant sur les individus que sur les pays. Selon le Rapport mondial sur le diabète 2016,
le coût direct global annuel du diabète serait supérieur à 827 milliards de dollars US et les pertes en produit intérieur brut (PIB) seraient estimées à 1700 milliards de dollars US entre 2017 et 2030. Aussi, il est fort probable que les gens atteints de diabète fassent des dépenses médicales catastrophiques.

10- Le diabète ne touche que les riches. Faux

Longtemps considéré comme la maladie des pays riches, le diabète, en augmentation partout dans le monde, n’est plus une rareté dans les pays pauvres. Grave de par ses complications, le diabète est aujourd’hui un problème de santé publique. Son augmentation serait même plus rapide dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

11- Un malade du diabète se reconnait à la vue. Faux

Il est vrai que certains signes peuvent faire penser au diabète. Ils sont, néanmoins, à confirmer par des examens médicaux. Il s’agit de :

  • Soif ou faim excessives avec besoin d’uriner souvent
  • Fatigue excessive
  • Perte soudaine et excessive de poids
  • Mauvaise guérison des plaies
  • Vision trouble
  • Fréquence cardiaque élevée
  • Somnolence, transpiration, vomissements ou nausées, etc.

12- Sauf cas de diabète détecté avant grossesse, une femme enceinte ne peut souffrir de diabète. Faux

Une femme enceinte, même sans antécédent diabétique peut bel et bien développer un diabète en pleine grossesse. C’est le diabète gestationnel. En présence d’un ou plusieurs symptômes du diabète, un test de glycémie permet d’en établir le diagnostic.

Femme enceinte
Même sans aucun antécédent diabétique, une femme enceinte peut souffrir de diabète.

Le diabète est une maladie à prendre au sérieux. Aucune action n’est de trop pour la combattre.

 

Gérarldine NOUBADAN

Kinésithérapie, qu’en savons-nous au juste ?

La Kinésithérapie est une branche de la médecine un peu méconnue dans nos contrées africaines et au Bénin en particulier. La célébration de la Journée Internationale de la Kinésithérapie le 08 septembre dernier nous a permis d’en savoir un peu plus sur cette spécialité. Suivez ici l’interview de Mme Myriam ATTONDE, Kinésithérapeute.

Il y a quelques jours, le monde entier célébrait la Journée Internationale de la Kinésithérapie (JIK). Mais, qu’est-ce que la Kinésithérapie ? À quoi sert-elle ? Est-elle d’actualité sous nos cieux ?

Nous avons reçu en interview Mme Myriam ATTONDE, Kinésithérapeute Psychologue en service au Centre Hospitalier et Universitaire de Zone de Suru-Léré, Cotonou, Bénin en tant que Kinésithérapeute. Elle nous donne un aperçu de son métier dans le contexte béninois et nous édifie sur la célébration de la JIK cette année 2018.

https://goo.gl/images/k1QhCs

À la découverte de la Kinésithérapie et de la JIK

Encore appelée Physiothérapie, la Kinésithérapie désigne en général le traitement des affections (articulaires, musculaires, osseuses, etc.) par des mouvements. Elle utilise plusieurs techniques et permet de renforcer, maintenir ou rétablir les capacités fonctionnelles.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Kinésithérapie est l’ensemble des techniques visant à aider l’individu à réduire ses déficiences et incapacités.
Utile dans presque tous les domaines de la médecine, la Kinésithérapie prend en charge depuis la grossesse jusqu’à la vieillesse en passant par l’enfance et la jeunesse. Elle intervient donc de la prévention à la réadaptation.

Kinésithérapie
Exercices de kinésithérapie.

La Journée Internationale de la Kinésithérapie (JIK) est célébrée le 8 septembre de chaque année par la Confédération Mondiale des Kinésithérapeutes (WCPT). Elle permet de réfléchir par rapport aux questions relatives à la Kinésithérapie et à sa vulgarisation. Ainsi, dans chaque pays, diverses activités, dont des séances de sensibilisation, sont organisées à l’endroit de la population pour mieux faire connaître la profession.

Quel est le thème de cette année?

Le thème sur lequel nous avons travaillé cette année est: « Kinésithérapie et Santé Mentale « .

Expliquez-nous un peu ce thème, SVP.

À la lecture du thème, on se demande comment la Kinésithérapie peut aider à prévenir les problèmes mentaux, ou améliorer notre santé mentale ou notre sens du bien-être. Faisons donc appel à quelques statistiques pour mieux faire comprendre les réalités soulevées par le thème:

  • 1 personne sur 4 souffrira d’un problème de santé mentale au cours de sa vie, et 1 personne sur 6 a souffert d’un problème de santé mentale au cours de la semaine dernière.
  • 33% des personnes touchées par l’AVC sont dépressifs.
  • 38% des personnes souffrant de fragilité sont dépressifs
  • 20% des personnes atteintes d’arthrose souffrent d’anxiété ou de dépression.
  • Les troubles musculo-squelletiques de longue durée et les problèmes de santé mentale sont les principales causes de congés maladie dans le monde.

À cause de tout cela, les Kinésithérapeutes travaillent avec des personnes susceptibles d’avoir des problèmes de santé mentale en plus d’autres problèmes de longue durée.
Aussi, l’activité physique est un traitement basé sur des preuves pour les problèmes de santé parce que pouvant:

  • protéger contre l’apparition de la dépression
  • offrir de meilleurs résultats lorsque facilitée par un Kinésithérapeute
  • empêcher le développement des problèmes mentaux
  • améliorer la qualité de vie et l’estime de soi-même parmi ceux qui éprouvent des problèmes de santé mentale
  • avoir un effet anti-dépresseur significatif chez les personnes dépressives.

Le meilleur exercice pour un patient étant celui qu’il aime, un Kinésithérapeute se concentrera sur ce qu’il y a de mieux pour son patient en :

  • développant un programme d’activités et de mouvements qui lui convient
  • écoutant pour comprendre ce qui lui importe
  • veillant à ce que tous ses objectifs soient réalistes et réalisables
  •  l’aidant à rester motivé et adaptera son programme au fur et à mesure de sa progression.

Ce thème est-il d’actualité dans le contexte béninois ?

C’est un thème bel et bien d’actualité dans notre contexte béninois car nous recevons au quotidien des personnes atteintes d’AVC et autres troubles neurologiques, d’arthrose et de divers troubles musculo-squelletiques comme les lombalgies et les fractures. Ces personnes développent en silence la dépression et bien d’autres troubles mentaux.
Aussi, la gestion du quotidien fait que beaucoup de personnes sont stressées soit par une situation familiale ou encore un problème de couple ou bien d’autres choses. Plusieurs personnes développent ainsi d’une manière ou d’une autre un problème de santé mentale sans même en être conscientes. Toutefois, une activité physique adaptée déployée par un Kinésithérapeute pourrait aider à évacuer ce stress et éviter que l’on s’enfonce dans les troubles mentaux.
Il faut souligner que le développement de notre pays ne pourrait être une réalité si nous avons autour de nous beaucoup de personnes souffrant de dépression ou développant des maladies dont celles cardio-vasculaires que l’on pourrait éviter en faisant des activités physiques. Ce qui indique que ce thème est d’actualité dans notre contexte.
À cet effet aussi, l’Association Béninoise des Kinésithérapeutes Rééducateurs (ABEKIR) a organisé la 3e édition de la Journée Scientifique en Kinésithérapie (JSK) autour du thème « Kinésithérapie et Réadaptation face à l’émergence des pathologies cardio-vasculaires » le 07 septembre 2018. Le 08 septembre 2018, une géante marche sportive et thérapeutique sur le tronçon Étoile Rouge – Bon Pasteur – Place des Martyrs (Cotonou) a eu lieu suivie d’une journée portes ouvertes sur les domaines d’intervention de la Kinésithérapie. Vu l’importance du sujet, même dame pluie n’a pas pu émousser l’ardeur des participants à cette marche.

Exercices de kinésithérapie
Marche vespérale

Quel est en général le taux de fréquentation des centres de kinésithérapie par les Béninois ?

Les Béninois commencent aujourd’hui à mieux connaître la Kinésithérapie et fréquentent au besoin les centres de Kinésithérapie. Mais, rien n’est fait tant qu’il reste à faire.
La population est aussi confrontée au problème d’accès aux soins de Kinésithérapie car, même si des efforts sont faits, nous avons encore du pain sur la planche. Nous devons travailler à ce que les Kinésithérapeutes soient inclus dans chaque équipe de prise en charge des patients.

Quel appel avez-vous à lancer aux populations béninoises concernant cette journée en particulier ?

Pour cette journée en particulier, nous demandons aux populations d’être actives au quotidien. Il n’y a pas de prétexte pour ne pas exercer d’activités physiques. Mais il faut surtout s’adresser aux Kinésithérapeutes car en tant que professionnels, eux seuls connaissent les exercices physiques adaptés.
Pour la Kinésithérapie en général, nous demanderons aux populations de se rapprocher d’un Kinésithérapeute quel que soit le problème de santé auquel elles sont confrontées. Elles seront satisfaites sinon mieux orientées.

Votre mot de fin, SVP.

Nous vous remercions de nous avoir permis de partager avec vous l’importance de cette journée et vous demandons ainsi qu’aux populations du Bénin et d’ailleurs de rester actives pour une meilleure santé mentale.
Bonne fête à tous les Kinésithérapeutes du monde et à mes collègues Béninois en particulier.
Vive la KINESITHERAPIE.

Paludisme. En 2018, où en sommes-nous ?

Le 25 avril dernier l’humanité entière célébrait la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Mais qu’est-ce que le paludisme ? Comment se manifeste-t-il ? Peut-on en mourir? Comment s’en prémunir ? Éclairage à travers les lignes qui suivent.

Le 25 avril dernier l’humanité entière célébrait la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Mais qu’est-ce que le paludisme ? Comment se manifeste-t-il ? Peut-on en mourir? Comment s’en prémunir ? Éclairage à travers les lignes qui suivent.

Généralités

Maladie tropicale causée par la piqûre de moustique, le paludisme est défini par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme étant une maladie due à des parasites du genre Plasmodium transmis à l’homme par les piqûres de moustiques femelles anophèles infectés. On dénombre 5 types de parasites responsables du paludisme chez l’homme dont les 2 plus dangereux sont le Plasmodium falciparum et le Plasmodium vivax.

Un moustique
La piqûre de moustique donne le paludisme.

Le Plasmodium falciparum, parasite considéré comme le plus répandu sur le continent africain, est responsable de la plupart des cas mortels de paludisme dans le monde. Par contre, le Plasmodium vivax est le parasite prédominant hors d’Afrique. (World Health Organization, article sur le Paludisme, 20 avril 2018).

État des lieux

Selon l’article de l’OMS rédigé en prélude à la journée mondiale de lutte contre le paludisme le 20 avril 2018, le nombre de cas de paludisme était estimé à 216 millions couvrant 91 pays en 2016 soit une augmentation de 5 millions par rapport à 2015. La même année 2016, il y a eu 445000 décès dans le monde. Toujours en 2016, 90 % des cas de paludisme et 91 % des décès dus à la maladie étaient recensés dans la région africaine de l’OMS. La lutte contre le paludisme sur le plan mondial (prévention + élimination) aura nécessité, en cette même année 2016, 2,7 milliards de dollars US dont 31 % sont venus de la part des gouvernements des pays touchés.

Manifestations et causes

Reconnu comme problème de santé publique dans le monde, le paludisme présente divers signes cliniques. Ceux-ci varient de la fièvre aux courbatures, maux de tête (céphalées), toux en passant par les frissons, les troubles digestifs (nausées et vomissements) et la fatigue extrême. Le paludisme peut aussi avoir des complications: l’anémie sévère décompensée, le coma, les convulsions, l’hémolyse (qui donne des urines couleur Coca-Cola) pouvant aboutir à des insuffisances rénales. La complication ultime du paludisme étant le décès.
Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale court le risque de contracter le paludisme. Une bonne partie de cette population à risque se retrouve en Afrique subsaharienne, le reste étant réparti entre l’Asie du Sud-Est, les Amériques et la Méditerranée. Les personnes les plus vulnérables sont les enfants de 0 à 5 ans  (surtout en Afrique noire), les femmes enceintes, les immunodéprimés, les personnes âgées, les migrants non immunisés, les personnes itinérantes et les voyageurs. (World Health Organization, article sur le Paludisme, 20 avril 2018)

Les vecteurs du paludisme sont les moustiques anophèles femelles. L’intensité de cette transmission est facteur du parasite, du vecteur, de l’hôte humain et de l’environnement. Les conditions climatiques, à savoir régime des précipitations, température, humidité, peuvent influencer l’abondance et la survie des moustiques et, par ricochet, la transmission du paludisme. Il arrive aussi que ladite transmission soit saisonnière avec un pic pendant ou juste après la saison des pluies. Selon Dr H. DJIMA, interne au centre hospitalier départemental Borgou-Alibori, le paludisme sévit au Bénin de façon endémique avec des périodes de recrudescence telles la saison pluvieuse actuelle.

Moustique plein de sang
Moustique ayant piqué un homme

Dr Jean-Mannix CODJIA, médecin spécialiste de la santé au travail et environnement, nous rappelle que la durée d‘incubation du parasite est de 2 à 4 jours au minimum. C’est après ce temps que les premiers symptômes se manifestent. Mais, chez les enfants de moins de 5 ans (cible la plus touchée en Afrique noire), ce temps peut être plus court car le paludisme se complique plus vite et devient dangereux. Anémie, convulsions et autres complications s’installent et peuvent rapidement entrainer la mort.

Néanmoins, il existe plusieurs stratégies de lutte contre la maladie.

Moyens de lutte contre le paludisme

Les plus connues des stratégies de lutte contre le paludisme sont la prévention et le traitement.
Au titre des moyens de prévention, nous avons l’assainissement/aménagement de l’environnement de vie et de travail, l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MIILD) et la pulvérisation d’insecticides à effet rémanent à l’intérieur des maisons. Toutefois, la prévention peut aussi se faire à l’aide de médicaments antipaludiques.

L’OMS recommande aussi le traitement préventif intermittent aux femmes enceintes des zones à risque. Ce traitement consiste en la prise de sulfadoxine-pyriméthamine (SP) à chaque visite prénatale programmée après le premier trimestre de grossesse. Pour les nourrissons des régions à risque élevé d’Afrique, il est préconisé la prise de 3 doses de SP en même temps que les vaccinations systématiques.
Mais, diagnostiqué et traité assez tôt, le paludisme est réduit en intensité et en transmission. Le meilleur traitement disponible aujourd’hui est une combinaison thérapeutique à base d’artémisinine (CTA) surtout dans le traitement du paludisme à Plasmodium falciparum simple. Par contre dans le cas de paludisme grave on fait appel à la quinine, l’artésunate ou l’artéméther dixit  Dr. H. DJIMA. Néanmoins, devant tout cas présumé, il est recommandé une confirmation par un diagnostic basé sur la recherche de plasmodies avant tout traitement. Aussi, devant tout soupçon de paludisme chez un enfant de 0 à 5 ans, il faut amener ce dernier dans un centre de santé dès le deuxième jour de fièvre (au plus tard). Dans le cas échéant, l’enfant peut banalement se retrouver avec un paludisme grave anémique ou neurologique (Dr Jean-Mannix CODJIA).

Le Bénin dans la lutte contre le paludisme

Selon l’Annuaire des Statistiques Sanitaires, année 2016 sorti en mars 2017, 13101 cas de paludisme ont été détectés au Bénin en 2016. Aussi, le pays a-t-il inscrit la lutte contre le paludisme au rang des priorités dans le plan national de développement sanitaire. Au nombre des stratégies mises en place, nous pouvons citer:

  • L’accès universel, pour utilisation, aux moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action à travers des campagnes de distribution de masse à toute la population (la dernière édition a eu lieu fin 2017 début 2018)
  • La distribution de routine aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 1 an respectivement lors des CPN et de la vaccination de routine, tout ceci renforcé par une communication de masse et proximité au niveau communautaire.
  • La pulvérisation intra domiciliaire et la lutte anti larvaire dans les zones éligibles.
  • La prévention du paludisme chez les femmes enceintes à travers le traitement préventif intermittent à la sulfadoxine-pyriméthamine.
  • L’accès précoce et correct au diagnostic et au traitement des cas de paludisme à tous les niveaux de la pyramide sanitaire.
  • La gratuité de la prise en charge des cas de paludisme chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.

En dehors de tout ce que la médecine moderne offre pour le traitement du paludisme au Bénin, la médecine traditionnelle aussi joue un rôle prépondérant dans la prise en charge de la maladie. En ce sens, nous pouvons citer par exemple, Api-Palu de Valentin AGON, antipaludique à base de plantes médicinales mis au point au Bénin, vendu en pharmacie et dans les boutiques spécialisées et distingué sur le plan international par plusieurs récompenses.

Complications

Nonobstant tous ces efforts, des formes de résistance aux insecticides ainsi qu’aux antipaludiques sont parfois observées.
Dans le 1er cas, l’OMS préconise l’alternance entre différentes classes d’insecticides pour la pulvérisation d’insecticide à effet rémanent afin d’éviter toute résistance. Aussi, la mise au point de nouveaux insecticides prometteurs pour la pulvérisation à l’intérieur des maisons et pour l’imprégnation des moustiquaires est en cours.
Concernant la résistance aux antipaludiques, l’OMS préconise une surveillance systématique de la résistance à ces médicaments et apporte son aide aux pays concernés en vue de renforcer leurs efforts dans cet important domaine. En plus, ces derniers doivent assurer une surveillance efficace à chaque étape de la lutte contre le paludisme. Cette surveillance suppose le suivi de la maladie et les réponses programmatiques qui y sont apportées puis la prise de mesures sur la base des données reçues. La stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 recommande aux pays de faire de la surveillance une intervention essentielle.

Innovations

Actuellement, un vaccin injectable (Mosquirix ™ ou RTS, S/AS01 ou RTS, S) conférant au jeune enfant une protection partielle contre le paludisme est en cours d’évaluation en Afrique subsaharienne (Ghana, Kenya et Malawi). Si son innocuité et son efficacité sont jugés acceptables, il sera le premier vaccin antipaludique dans le monde et sera utilisé en tant qu’outil complémentaire de la lutte susceptible d’être ajouté (et pas de remplacer) à l’ensemble de base des mesures de prévention, diagnostic et traitement recommandé par l’OMS.
Il est à noter aussi que les pays ayant pu obtenir durant 3 années consécutives 0 cas local de paludisme remplissent les conditions requises pour demander à l’OMS la certification de l’élimination du paludisme. Le cadre OMS d’élimination du paludisme donne un ensemble détaillé d’outils et de stratégies pour atteindre et maintenir l’élimination.
7 pays ont dernièrement reçu la certification de l’élimination du paludisme. Ce sont: les Émirats arabes unis en 2007, le Maroc et le Turkménistan en 2010, l’Arménie en 2011, les Maldives en 2015, le Sri Lanka et le Kirghizistan en 2016.
Dans nos contrées d’Afrique subsaharienne, le paludisme est évitable à moindre coût et sans risque aucun. Il suffit juste de suivre quelques règles pour s’en prémunir, se protéger et sauver son entourage. ..

Astuces

Les moyens de prévention et de lutte contre le paludisme sont à la portée de tous. De façon pratique, surtout en ces périodes de fortes pluies, il s’agit de:

  • l’assainissement et aménagement des locaux, environnement de vie et de travail (enfouissement des déchets ménagers dans le sol ou abonnement à la pré collecte),
  • l’utilisation des moustiquaires imprégnés à longue durée,
  • la pulvérisation des maisons avec les insecticidevie,
  • l’utilisation des crèmes anti-moustiques,
  • le traitement intermittent préventif chez la femme enceinte,
  • la protection des portes et fenêtres des maisons par des grillages,
  • l’assainissement du cadre de vie,
  • la destruction des eaux usées stagnantes (dans les boîtes de conserve et les pneus),
  • la couverture et la vidange régulière des fosses septiques et puisards,
    la couverture des puits,
  • l’utilisation des insecticides au besoin pour la désinsectisation des locaux,
  • le port d’habits longs couvrant les parties externes du corps des piqures de moustiques, etc.

L’humanité entière reconnaît qu’il est mieux de prévenir que guérir (adage populaire). Dans le cas du paludisme, la mise en application des astuces ci-dessus partout dans le monde pourrait aider à mieux combattre la maladie afin de réduire les dépenses en soins curatifs. Cela aiderait aussi les pays à faire des économies.

Encadré

Élimination = interruption de la transmission locale d’une espèce de Plasmodium bien spécifiée dans une zone géographique définie suite à des efforts délibérés. Des mesures continuelles sont alors requises pour empêcher le rétablissement de la transmission. La certification de cette élimination dans un pays suppose que la transmission locale a été interrompue pour toutes les espèces de Plasmodium parasitant l’être humain.
Éradication = réduction permanente à zéro de l’indice mondial de l’infection causée par les parasites du paludisme à la suite d’activités délibérées. Plus besoin d’intervention donc une fois l’éradication obtenue.